FRAGMENTS DE VOYAGES - Visite du parcours exposé aux Champs Libres avec le sociolinguiste Thomas Vetier

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21
décembre 2017

Séance un peu particulière d’abord parce-qu’elle a duré 3h30, deux jours avant les vacances de noël, ensuite parce que nous étions aux Champs Libres afin d’aborder la migration et le langage en traversant le parcours de lettres exposés dans les escaliers de la bibliothèque (visible jusqu’au 8 avril 2018).

Pour cette « spéciale » c’est Thomas Vetier, un sociolinguiste du laboratoire PREFics de Rennes 2 qui est intervenu. Thomas collabore avec L’âge de la tortue depuis plusieurs années, surtout depuis le début du projet de L’Encyclopédie. En 2014, il participe au premier « groupe de réflexion » (1), il devient une des « personnes contacts » qui sont allées rencontrer des personnes migrantes pour l’écriture des lettres. Il a aussi rédigé avec Gudrun Ledegen un des textes scientifiques de L’Encyclopédie : « Frontières ».

L’après-midi a commencé par la présentation de Thomas, son parcours universitaire, son travail autour de l’assignation aux termes et enfin un jeu. Ce jeu a permis de mettre en avant le langage et les mots reçus autour de la migration.

Exemple : « Un migrant c’est …

Un blanc c’est…

Un noir c’est…

La migration c’est…

Le patois c’est…

S’intégrer c’est… »

Autant de réponses différentes que d’élèves. Comment le langage nourrit les représentations ? D’où viennent les langues ? Pourquoi la langue officielle en France est maintenant le français ? Quelle place a le langage dans la société et dans l’interprétation que l’on peut s’en faire ? Comment est utilisé le mot « migrant » par les médias ? Après avoir abordé ces questions relatives aux langues, il a été proposé aux élèves de s’organiser en 5 groupes pour arpenter les escaliers de la bibliothèque et répondre à un questionnaire qui propose une thématique par groupe :

1) Nationalité, pays, culture : il s’agissait d’exprimer ce qu’un pays étranger pouvait évoquer chez l’élève en terme de culture, d’attirances, de peurs, de plats culinaires. Nous nous sommes interrogés sur la représentation d’une carte du monde dont le centre était le pacifique.

2) Langues et calligraphie : Que ressent-on à la vue d’une langue manuscrite inconnue ? Il s’agissait ici de questionner les élèves sur la calligraphie, les dominances de langues, le plurilinguisme et sa place dans le monde.

3) Mobilité et parcours : Il a été question de s’interroger sur les différentes raisons de départs ainsi que les difficultés ou facilités au sein d’un parcours migratoire.

4) Pays d’arrivée : idéalisme et réalité : Peut-on identifier une ville en terme d’émigration ou d’immigration ? Il s’agissait d’interroger les lycéens sur l’influence d’une société dans l’accueil d’une personne migrante en considérant son pays d’origine.

5) Du projet artistique à l’exposition : Deux groupes ont été fait pour ce thème afin de balayer les choix des commissaires d’exposition dans la création du parcours. Puis le projet artistique afin d’identifier ce que représente dans la ville, L’Encyclopédie notamment par rapport à son statut d’œuvre du patrimoine.

45 min plus tard, il est temps de mettre en commun. Chaque groupe a présenté son travail aux autres permettant ainsi questions et réactions collectives. Puis Thomas a terminé cet atelier en présentant l’importance du langage dans une société et dans le rapport à l’autre. Il leur a présenté, une discrimination dont on parle peu, la discrimination par les langues. Malgré le spectacle de la fête foraine qui s’agitait sous nos fenêtres, la science du langage et la visite du parcours auront vivifié les esprits pour les vacances.

(1) vous trouverez sur cette page toutes les synthèses des 8 groupes et les journaux des débats qui en sont issus.